Le sentiment de sécurité facilite le développement de la créativité

Dans mes articles précédents[i], j’ai analysé quelques entraves à l’épanouissement de notre créativité et ai pointé en particulier les peurs comme étant des freins puissants à notre épanouissement créatif. Une prise de conscience de ces facteurs me semble être un premier pas et beaucoup d’outils peuvent nous aider sur ce chemin : la méditation, la relaxation, la sophrologie, le mindfullness, etc.

Pavillon de thé Hasselt (BE)

Parallèlement à cette meilleure connaissance de nous-mêmes par l’introspection, certaines techniques nous permettront de « distraire » la peur, de l’« esquiver » en quelque sorte. Le but est très clair : apaiser le mental en lui donnant du « connu » dans un cadre sécurisant avant de l’amener vers l’inconnu.

C’est comme si, pour beaucoup d’entre nous, il était particulièrement utile de passer par un sas ou de disposer d’un temps de transition entre la vie quotidienne et les moments de travail créatif. C’est ce que j’appelle un « rituel » de mise en création.

Ce rituel sera pour certain.e.s, un temps pendant lequel il.elle font des exercices techniques (un.e musicien.ne fera des gammes, un.e peintre préparera quelques mélanges de couleur, etc.). Dans mon cas, et apparemment, je ne suis pas la seule dans ce cas, je commence toujours par faire le vide en rangeant l’atelier ou la table de travail !

Le sentiment de sécurité dont je parle ci-dessus me semble par ailleurs extrêmement important alors qu’il est malheureusement trop souvent négligé. Déjà dans les années 1940, le psychologue Abraham Maslow le plaçait à la base de sa fameuse pyramide des besoins, juste après nos besoins biologiques.

Pyramide de Maslow.jpg

Même si ce schéma est aujourd’hui considéré comme trop simpliste et est dès lors critiqué, tous les chercheurs s’accordent à considérer le besoin de sécurité comme l’un de nos besoins de base en tant qu’êtres humains.

Par ailleurs, selon la psychothérapeute Marge Reddington, le besoin de sécurité est présent chez l’être humain tant au niveau physique que sur les plans psychologique et spirituel.[ii]

Comment la réponse ou non à ce besoin primaire affecte le développement de notre créativité ? Il paraît évident que dès lors que ce besoin de sécurité est comblé, les peurs ont moins d’emprise sur nous.

De manière très concrète donc, il serait intéressant d’examiner sur le plan physique quels sont les moyens et l’environnement liés à notre pratique créative :

-          Suis-je dans un environnement qui me convient ?

-          Ai-je peur d’être dérangé.e à tout moment ?

-          Est-ce que je me sens à l’aise avec les matières/techniques/processus/etc. que je mets en pratique ?

-          Etc.

De même, l’intériorisation nous permettra de nous rendre compte de notre état de sécurité psychologique et de nos éventuelles « pressions » internes :

-          Est-ce que j’ai peur de rater ?

-          Suis-je tellement focalisé.e sur le résultat idéal que je souhaite atteindre que la pression est trop forte ?

-          Etc.

Chacun.e pourra évaluer ses priorités et avancer pas à pas sur ces deux plans. Pour le besoin de sécurité physique, il y a quelques règles de base qui pourraient se résumer à : travailler dans un environnement aussi agréable que possible !

En ce qui concerne l’aspect psychologique, certaines techniques nous permettent d’aller vers le jeu pour dédramatiser la situation et faire diminuer la pression que l’on s’impose soi-même.

Certains livres vous donneront des exercices ludiques pour créer des associations étonnantes[iii], pour réfléchir en sortant du cadre, pour créer des dissonances cognitives qui seront de nature à mettre votre créativité en activité.